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La culture foraine en France et en Belgique inscrite à l'UNESCO !

Le 19e Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, réuni à Asunción (République du Paraguay), du 2 au 7 décembre, a inscrit la culture foraine de France et de Belgique sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Il y a presque quatre ans, en janvier 2021, la Région de Bruxelles-Capitale inscrivait la culture vivante de la fête foraine à l’inventaire du Patrimoine culturel immatériel (PCI) régional coordonné par Urban .

Cette inscription, fruit d’une collaboration étroite entre l’Association de la Défense des Forains belges et Urban, a permis de concrétiser un processus plus ambitieux visant à présenter à l’UNESCO un dossier d’inscription binational, porté conjointement par la France et la Belgique. Initié par le Musée des Arts forains de Bercy à Paris et soutenu par la communauté foraine de Belgique et de France, ce dossier a nécessité plus de dix ans de préparation et de coordination, et Urban est fière de l’avoir porté et d’en avoir coordonné le suivi.

Il s’agit d’ailleurs du premier dossier multinational concernant le patrimoine immatériel porté par la Région bruxelloise, agissant au nom de l’ensemble des entités fédérées de Belgique.

La Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité compte pour le moment 611 éléments provenant de 140 États, auxquels le dossier franco-belge présenté par la Région de Bruxelles-Capitale s’ajoute désormais.

Parcourir la candidature de la culture foraine de France et de Belgique

Découvrir le dossier en vidéo

Leroy Isabelle © urban.brussels
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La culture foraine à Bruxelles

La communauté foraine compte près de 850 entreprises familiales pour toute la Belgique à peu près 7.000 personnes, dont environ 75 à Bruxelles. La plus grande foire de Belgique, la foire du Midi, draine près de 1,5 million de visiteurs en 5 semaines attestant du succès populaire persistant, toujours à notre époque, de la fête foraine.

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Au-delà d’une « simple » activité de divertissement, la culture foraine représente un mode de vie itinérant où vie familiale et vie professionnelle sont étroitement liées et dont les traditions et les savoir-faire, développés au fil du temps, se transmettent essentiellement par oralité au sein de la communauté et en famille.

Puisant ses racines dans les foires médiévales, sa forme moderne s’est développée à la fin du XIXe siècle, profitant des avancées techniques de l’époque. La culture foraine, présente sur les territoires français, belge et dans toute l’Europe, constitue un patrimoine bien vivant, grâce à l’esprit unique et la solidarité existante au sein de la communauté, ce au-delà des frontières.

Explorer la Foire du Midi de Bruxelles grâce au reportage photo d’Urban

Leroy Isabelle © urban.brussels
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Un élément fédérateur pour tous

Les forains sont des porteurs de traditions. Ils sont présents aux ouvertures officielles des fêtes locales, rythmant le calendrier annuel des villes et villages qu’ils traversent.

La Région bruxelloise se distingue en ceci que les fêtes foraines s’installent souvent pour plusieurs week-ends (alors qu’en Flandre ou en Wallonie, elles sont souvent limitées à un week-end) et reviennent plusieurs fois par an dans une même commune. Avec près de 40 fêtes foraines organisées chaque année dans les 19 communes de Bruxelles, ce patrimoine culturel vivant s’inscrit pleinement dans le tissu urbain.

Leroy Isabelle © urban.brussels
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Un mode de vie et une culture partagée

Les fêtes foraines constituent un espace de solidarité, d’échange et d’identité pour la vaste communauté foraine européenne. D’une fête à l’autre, les familles se retrouvent et partagent leur vécu, renforçant un lien culturel commun, même après avoir quitté le métier.

Les fêtes foraines sont de véritables lieux d’expériences intergénérationnelles, qui rassemblent des populations issues de milieux différents, offrant aux visiteuses et visiteurs un espace unique de mixité sociale et culturelle.

Leroy Isabelle © urban.brussels
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Un patrimoine vivant et en évolution

Accueillies par les autorités locales, les fêtes foraines animent les villes et villages, souvent en complément d’autres manifestations culturelles comme les carnavals, marchés annuels ou fêtes saisonnières. Ce patrimoine vivant continue de captiver et de rassembler, à travers ses traditions, ses attractions et ses saveurs uniques.

Cependant, des mesures de sauvegarde et de transmission sont essentielles pour favoriser la pérennité de ce mode de vie et de cette tradition aux diverses facettes, pourtant encore trop souvent mal connus, voire marginalisés. 

Le 19e Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, réuni à Asunción (République du Paraguay), du 2 au 7 décembre, a ainsi inscrit la culture foraine de France et de Belgique sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Cette candidature belgo-française, qui avait préalablement reçu un avis favorable de l’organe d’évaluation de l’UNESCO, reflète une coopération européenne exemplaire, impliquant des représentants des communautés foraines et de leurs syndicats, le Musée des arts forains de Paris qui en a coordonné l’écriture, des experts universitaires et muséaux, ainsi que des associations telles que Le Petit Cheval de Bois en France et le Musée de Saint-Ghislain en Belgique.