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La Belgique conclut son mandat au Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO

La délégation de la Belgique, dont Urban fait partie, est membre élu du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2021. Elle a joué un rôle majeur lors de la 47e session du Comité, qui s'est tenue à Paris du 6 au 16 juillet 2025, en tant que vice-présidente du Comité.

47e session du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO
I. Leroy © urban.brussels

Avec ses 196 États membres, la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, adoptée le 16 novembre 1972, est la convention de l’UNESCO la plus ratifiée au monde. 

Au cours de cette session du Comité, 322 décisions ont été prises, dont 26 nouvelles sur la Liste du patrimoine mondial inscriptions (et 4 non-inscriptions), 3 retraits de la liste des biens en périls ainsi que 249 décisions sur le suivi et la préservation des sites inscrits. 

Ce programme mondial mobilise des centaines de personnes sur les cinq continents pour honorer les engagements des États signataires à protéger le patrimoine de l’humanité. 

→ Découvrez-en davantage quant aux décisions adoptées lors de cette 47e session du Comité

Quatre années de mandat pour la Belgique  

La Belgique, élue au Comité depuis 2021, a occupé une place active tout au long de son mandat, qui s’achèvera en décembre 2025 lors de la 25ᵉ Assemblée générale des États parties à la Convention du patrimoine mondial de 1972. 

○ Une délégation reconnue et active 

Au cours de son mandat, la délégation belge, composée d’experts en patrimoine des trois régions et de diplomates belges auprès de l’UNESCO, s'est forgée une solide réputation en participant activement aux débats et en recherchant des compromis en tant que membre pragmatique du Comité. La Belgique a souvent joué un rôle déterminant dans les décisions et a fait preuve d’une attitude garante des principes de la Convention. 

○ Le rôle du Comité et des organes consultatifs

L’évaluation de la Valeur universelle exceptionnelle, de l’intégrité, de l’authenticité et des mesures de protection constitue le cœur du travail du Comité, qui s’appuie sur les évaluations des organes consultatifs : le Conseil international des monuments et sites (ICOMOS), pour le patrimoine culturel et l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), pour le patrimoine naturel.

○ Enjeux mondiaux, ressources et contraintes

Plusieurs dossiers sensibles ont marqué cette année, mettant en lumière des questions liées à la gestion, aux critères de la Convention et à l’authenticité du patrimoine, dont la compréhension peut varier selon les régions du monde. Longtemps resté en retrait, le groupe des pays africains est de plus en plus affirmé, ce qui renforce aussi la prise en compte du patrimoine immatériel en lien avec les usages du patrimoine naturel et architectural, ainsi que l’implication des communautés indigènes dans l’ensemble des processus.

Certaines situations, notamment dans les zones en conflit ou particulièrement fragiles, sont également délicates à gérer, comme en Palestine, au Congo ou en Ukraine. Cette année, un nombre record de 249 décisions concernant l’état de conservation inquiétant des biens inscrits a d’ailleurs été adopté par le Comité

Avec près de 1.500 biens inscrits, les moyens humains et financiers consacrés à la Convention, au suivi des sites et à leur gestion, restent insuffisants, mettant les équipes sous pression constante. Un travail de fonds sur la stratégie d’inscription, le développement durable et le financement constitue donc aussi une partie importante du travail du Comité.  

○ Temps forts du mandat belge

Durant son mandat, la Délégation belge a connu plusieurs moments clés, entres autres :

  • en 2023 : inscription transnationale des « Sites commémoratifs et cimetières de la Première Guerre mondiale » (France/Belgique) sur la Liste du patrimoine mondial ;
  • en 2024 : nomination du délégué de Wallonie-Bruxelles International en tant que rapporteur de la 46e Session du Comité à New Delhi ;
  • en 2024 également : soutien à l’inscription sur la Liste du patrimoine en péril du site palestinien de Saint Hilarion à Gaza ainsi que de plusieurs sites ukrainiens.

La Belgique siégeait pour la seconde fois à ce prestigieux Comité, après une première participation réussie de 1999 à 2003.

Les châteaux du roi Louis II de Bavière
Les châteaux du roi Louis II de Bavière • Jardins en terrasse et temple de Vénus du château de Linderhof © BSV

26 nouveaux sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial

À l’occasion de la 47ᵉ session du Comité, 26 nouveaux sites ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, reconnaissant leur valeur universelle exceptionnelle et la pertinence de leur gestion.

Parmi ces sites figurent des lieux symboliques pour l’histoire de l’art et de l’architecture, tels que les Centre palatiaux minoens en Crète, les alignements de mégalithes de Carnac en Bretagne, les châteaux du roi Louis II de Bavière, mais aussi des sites d’une grande importance pour la mémoire du monde comme les sites mémoriels Khmers du Cambodge, le paléo-paysage de Faya (Émirats arabes unis) ou encore le paysage culturel de Murujuga en Australie.

Certains agents d’Urban ont été consultés pour apporter leur expertise dans l’analyse de ces dossiers, par l’intermédiaire des organisations professionnelles internationales auxquelles ils appartiennent (ICOMOS et IUCN), conseillères scientifiques de l’UNESCO dans la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial de 1972.

→ Découvrir ces 26 nouveaux sites
Paysage culturel de Murujuga
Paysage culturel de Murujuga • Grand motif de poisson à Dolphin Island © A. Stevens

Des initiatives belges pour protéger notre patrimoine mondial

Cette 47e session du Comité a également été l’occasion de lancer plusieurs initiatives portées par les entités de Belgique (Wallonie et Flandre), dont deux projets majeurs pour le suivi et la gestion des sites :

  • UNESCO Sites Navigator : un outil de suivi complet permettant de visualiser les limites vérifiées et géoréférencées des biens du patrimoine mondial, des réserves de biosphère et des géoparcs mondiaux de l’UNESCO.
  • World Heritage and Renewable Energy : un nouveau guide sur les projets d’énergie éolienne et solaire dans un contexte de patrimoine mondial, visant à concilier la préservation des biens et le développement des énergies renouvelables.

Pour aller plus loin

Vue de la tour de la Grand-Place de Bruxelles
Vue de la tour de la Grand-Place de Bruxelles • M. Vanhulst © urban.brussels

Le Patrimoine international à Bruxelles

Profitez de l’occasion pour redécouvrir nos joyaux bruxellois inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, tels que plusieurs chefs-d’œuvre de Victor Horta, le palais Stoclet, la Forêt de Soignes, sans oublier l’emblématique Grand-Place de Bruxelles.

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Foire du Midi 2022
Foire du Midi 2022 • Jonathan Ortegat © urban.brussels

Notre patrimoine immatériel, reconnu lui aussi

Au-delà du patrimoine mondial, culturel et naturel, le patrimoine immatériel est lui aussi reconnu, grâce à la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel adoptée le 17 octobre 2003 et ratifiée actuellement par 163 États.

Redécouvrez ces éléments de notre patrimoine immatériel bruxellois inscrits à l’UNESCO, dont le dernier en date : la culture foraine en France et en Belgique.

Deux autres symboles du patrimoine bruxellois sont également en lice pour une inscription prochaine : la tradition des tapis de fleurs et les marionnettes à tringles bruxelloises.

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Maison de l'UNESCO à Paris
Maison de l'UNESCO à Paris • I. Leroy © urban.brussels